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presidentielles 2007 , 2012 et 2017
26 février 2006

CPE CNE une opposition stérile

                          Le CPE/ CNE CRITIQUE ET COMPREHENSION DU PROBLEME

            Encore une fois, nous assistons à une opposition frontale Gauche Droite sur un sujet qui mérite sans doute plus de sagesse si ce n’est plus de réflexion.

            Il est souvent indispensable de changer de logique pour comprendre l’évolution. Sans cette approche les plus grandes découvertes scientifiques n’auraient jamais vu le jour.

            Analyser les problèmes avec les mêmes référentiels de pensée conduit systématiquement à des conclusions justes au regard de la logique suivie mais combien réductrice du réel.

                    C’est toujours en changeant de logique que l’adaptation est rendue possible.

                      Pour en revenir aux CNE et son cousin le CPE, perçus au travers du prisme de « la lutte des classes » c’est incontestablement un retour en arrière puisqu’ils remettent en cause le code du travail.

            Ce sont 100 ans de luttes syndicales (légitimes) qui sont remis en cause si nous faisons le procès d’intention à leurs instigateurs.Car pour beaucoup c’est le code du travail qui serait la véritable cible de ce démantèlement ou casse sociale.

            Le véritable enjeu est surtout de trouver des solutions saines au retour à l’emploi de trop de français qui en sont aujourd’hui privés.

            N’en faire porter la responsabilité à un camp ou un autre ne peut que déboucher sur l’attentisme et le maintien impardonnable dans la précarité de millions de nos compatriotes.

            C’est ensemble et non dans l’affrontement que des solutions pourront être trouvées

            Le problème est d’une complexité extrême, et nous y avons tous participé souvent sans le savoir.

            Pour éclairer le débat il est indispensable de savoir de quoi nous parlons. L’entreprise avec un grand « E »  est très différente de celle que nous imaginons.

            Sans dire pourquoi nos entreprises sont si petites en France, (fiscalité, manque de crédits d’investissements, complexité administrative etc.). Il faut avoir une représentation réelle de leur dimension et surtout de leurs problèmes

Sur 2 500 000 entreprises présentent ce sont environ 10% qui changent de propriétaire tous les ans

59,2% ne sont composées que d’une seule personne   les études les plus récentes montrent que leurs dirigeants ne souhaitent pas embaucher pour trois raisons principales

                        - le manque de qualification des personnes recherchées   

                          Le coût trop élevé des charges et la perte de temps pour les procédures d’embauche et la gestion de leur personnel.

                           Le manque de lisibilité sur les commandes (moins de 18 mois)

27,7% ne comptent que 1 à trois salariés

11,2% de 4 à 9 salariés

                        C’est donc 93,8% de nos entreprises nationales qui comptent moins de 10 personnes, celles qui emploient de 10 à 19 salariés représentent 3,6%

                        

                        96,8% de nos entreprises comptent moins de 20 personnes. Et 98,8% moins de 50 salariés

            Nous sommes alors très loin de la grosse multinationale si souvent décrite par ceux qui y sont si viscéralement opposés.

            Pour comprendre les motifs des initiateurs du CPE et du CNE, il faut prendre conscience des difficultés de tous ces petits entrepreneurs qui aujourd’hui sont les seuls à pouvoir donner des réponses satisfaisantes au malheur qu’entraîne la privation d’emploi.

            Tous ces petits « PATRONS » ne sont pas aux 35 heures loin s’en faut. Les semaines avoisinent plus souvent les 60 ou 70 heures

            N’ayant pas de cadre avec eux, ils sont tenus de remplir au moins trois fonctions indispensables dans toute société.

            Produire, vendre et administrer. Leur temps se décompose donc dans ces trois actions sans qu’ils puissent en remplir une  complètement.

            Devant la complexité de l’administration Française, qui induit des pertes de temps incroyables (pendant ce temps il ne produit pas, il ne vend pas, donc il ne gagne rien)

            Avec une fiscalité trop élevée (33% de tous les bénéfices) sans prendre en compte les charges qui pèsent sur les salaires

            Beaucoup n’ont aucun intérêt à accroître leurs activité compte tenu des problèmes qui en découleraient et qui ne leur garantirait en rien  , avec plus de travail des rentrées d’argent supplémentaires.

            C’est donc pour répondre aux 96,8% de nos entreprises (moins de 20 salariés) que le CNE a été mis en place, car les seuls gisements d’emplois se trouvent là

L’opposition  inefficace au CPE et au CNE

          Devant la majorité actuelle (légitimée par le vote populaire), il était évident que tous ces projets ne pouvaient qu’être votés.

          Au lieu d’un affrontement dépassé il aurait été plus judicieux non pas d’en modifier l’esprit mais de protéger avec des amendements intelligents les salariés qui allaient en bénéficier.

          Puisque ces trop petites entreprises, et nous pouvons tous en convenir, ne peuvent pas garantir des emplois au-delà de leur propre lisibilité  et de leur survie (18 mois), il aurait été sain de faire garantir leur avenir par l’état lui-même. (Assurance chômage de 24 mois garantie)

          Si cette mesure répond aux attentes de nos petites entreprises et que ce dispositif est assuré du succès, alors personne ne prend de risque et surtout pas le salarié ni l’état.

          Pourquoi serait il le seul à en prendre avec le petit patron.

          Cette proposition si elle avait été faite s’inscrirait dans l’esprit même du parcours professionnel garanti qui devrait être proposé prochainement.

Pour ce qui concerne le CPE, ce sont les entreprises de plus de 20 salariés qui sont concernées soit seulement 3,2% de nos entreprises dont 2% de 20 à 50 salariés

Ce contrat ne peut concerner  que les entreprises de 20 à 50 personnes. Celles qui comptent plus de personnels disposent d’un DRH et leur recrutement est inscrit sur un plus long terme (lié aux commandes en cours)

          L’accueil d’un jeune salarié impose pour être efficace un accompagnement réel et par conséquent du temps

          Une personne ou plusieurs seront donc désignées pour cette tâche impérative pendant au moins 6 à 12 mois.

          Ce temps a un coût, car ceux qui s’y consacrent ne produisent pas à leur poste.

          Dans ces conditions pour ce qui concerne les entreprises de moins de 50 salariés il est absurde de penser qu’après un investissement en temps donc en argent auprès d’un jeune qui a été embauché, le « vilain patron » se priverait de ses services sans raison.

          Pour éviter toute dérive, là encore un amendement aurait pu être déposé visant à interdire à tout patron pris « la main dans le sac » à ne plus pouvoir embaucher un autre salarié sous ce contrat.

          Prêter de mauvaises  intentions à l’ensemble des entrepreneurs est aussi absurde que de croire que tous sont des saints.

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