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presidentielles 2007 , 2012 et 2017
26 mars 2007

L'IMPUISSANCE CONGENITALE DE L'EUROPE

vendredi 21 juillet 2006
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L’impuissance de l’Europe sur la scène internationale

La dernière crise du Moyen-Orient montre à l’évidence le niveau de dépendance de l’Europe vis-à-vis des USA et son incapacité à jouer un rôle, au cours des prochaines décennies, dans le réglement des conflits qui deviendront de plus en plus nombreux.

Politique étrangère de l’Europe et de la France

L’impuissance »ou « l’inexistence »

Nous assistons médusés une nouvelle fois à l’impuissance de l’Europe dans le règlement des conflits internationaux.

L’agression du Liban par l’armée israélienne est contraire à toutes les lois du droit international.

L’ONU est impuissante, les pays bavards s’expriment, et comme toujours clament dans le désert, là où personne ne souhaite les entendre.

La Société des nations avait disparu à l’issue de la seconde guerre mondiale pour cause de son impuissance à éviter les conflits de la Deuxième Guerre mondiale. La raison majeure invoquée était l’absence d’une force autonome capable de faire appliquer ses décisions.

Le droit qui ne s’appuie pas sur la force reste et restera toujours identique aux suppliques des vieilles femmes.

La terrible épreuve qu’endure le peuple libanais depuis quelques jours montre l’incapacité actuelle de l’Europe, et particulièrement de la France, à peser sur le destin du monde.

Comment en sommes-nous arrivés là ?

Depuis la fin du second conflit mondial, l’Europe tout entière est passée sous contrôle stratégique des USA.

« Un peuple qui ne veut plus porter ses armes pour se défendre est alors prêt à porter celles de ses adversaires, ou pire encore à vivre sous la dépendance de son suzerain.  »

Cette phrase de Platon reste d’actualité et traduit ce que nous vivons depuis plus de soixante ans.

Les efforts des USA au cours de ces années ont toujours représenté près de 7 à 8% de leur PNB, alors que les pays européens, qui avant la guerre de 1914 géraient toutes les affaires du monde, ont été incapables de maintenir ces dépenses à 3% de leur propre PNB.

Certains efforts sont cependant consentis par les deux seuls pays européens membres du conseil de sécurité de l’ONU (la Grande-Bretagne et la France), mais à des niveaux inférieurs à la moitié en pourcentage et relativement ridicules en coûts réels.

C’est ce choix stratégique qui conditionne aujourd’hui notre place et surtout les limites de notre rôle dans la gestion des affaires du monde. Nous n’avons plus le droit à la parole, donc nous devons nous taire !

 

Les véritables enjeux de l’attaque du Liban

Comme depuis près de soixante ans, à la suite de la création de l’Etat d’Israël et de l’exode de toutes les populations palestiniennes accepté en particulier par les USA, deux peuples se retrouvent sur une même terre.

Comme ces deux peuples considèrent, à juste titre, comme un droit l’occupation du territoire, seules les armes sont de nature, encore aujourd’hui, à donner la raison du plus fort à l’un d’eux.

L’histoire nous a toujours montré que ce rapport de forces n’est que conjoncturel et qu’il évolue en faveur de celui qui subit l’injustice.

La volonté de puissance des USA au Moyen-Orient depuis 1945 et son soutien inconditionnel à la monarchie « pétrolière » de l’Arabie saoudite sont remis en cause depuis le 11 septembre 2001, en raison de l’implication des Saoudiens eux-mêmes dans ces attentats.

Le contrôle nécessaire des capacités d’extraction de l’Irak a conduit cette hyperpuissance, pour des motifs économiques impérieux, à engager cette guerre désastreuse, mais acceptable au niveau géopolitique.

L’économie américaine sera étroitement dépendante du pétrole au cours des vingt-cinq prochaines années, ce délai étant nécessaire au remplacement de cette source d’énergie qui est d’un intérêt vital pour l’économie américaine et par conséquent pour l’économie mondiale.

En effet la montée en puissance de la Chine (avec au passage une croissance de plus de 11,3% depuis le début de l’année) inquiète les USA pour des raisons évidentes de contrôle des sources d’approvisionnement en énergies fossiles.

Cette remarque vaut également pour l’Inde, le Brésil et tous les pays émergents,,, qui ne disposent pas - ou de peu - de ressources d’énergies pétrolières et qui, de ce fait, deviennent des concurrents dangereux dans l’approvisionnement en hydrocarbures.

Le contrôle de tous les approvisionnements en pétrole du monde est donc, pour les vingt-cinq ans à venir, une priorité pour les USA.

L’attitude de l’Iran, qui dispose d’énormes ressources pétrolières et qui surtout contrôle la Mer Rouge par le détroit d’Oman (32% de l’approvisionnement du monde occidental), pèsera dans le règlement du conflit en cours.

La gesticulation géopolitique de ce pays à l’histoire millénaire lui permettra d’accéder à un rôle majeur grâce à la pression qu’il pourra exercer sur le Hezbollah libanais, qu’il a lui-même créé.

La contrepartie diplomatique, qui sera sans doute négociée par les USA, sera l’acceptation de la mise en place de centrales nucléaires à vocation civile (dans un premier temps...) Pire encore, c’est l’Europe, devenue vache à lait au niveau mondial sous l’influence de la superpuissance américaine, qui devra financer cette opération.

Une fois encore, l’épreuve douloureuse que vit un pays libre, membre de l’ONU, montre à quel niveau de dépendance est arrivée l’Europe.

L’absence de moyens militaires qui conditionnent et crédibilisent la puissance marque la fin de son rôle dans la gestion des affaires du monde.

L’Europe est et deviendra de plus en plus l’enjeu des futures grandes puissances sachant avoir recours à la force pour régler leurs différends.

Nous deviendrons progressivement l’objet de convoitises, et notre propre paix ne sera garantie que tant que nous représenterons un intérêt commercial pour les USA, ou qu’ils seront en mesure d’assurer notre sécurité.

L’histoire de l’humanité nous l’a toujours enseigné : « Malheur aux faibles ».

Faibles, c’est ce que nous sommes devenus, par la volonté de nos dirigeants plus bourgeois et commerçants que politiques.

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